Edito

Prêt pour la rentrée

Finies les vacances… On a pu bien se reposer, il est temps maintenant de se remettre au travail ! D’autant qu’on était parti sur une bonne nouvelle : suite à la manifestation du 22 juillet dernier et grâce à la mobilisation particulièrement efficace des buralistes à l’appel de la Confédération, notamment ceux de notre fédération, le Sénat a retiré le paquet neutre de la loi santé ! Tout n’est pas gagné, loin de là, mais cette vraie petite victoire a de quoi remonter le moral… C’est la preuve que le défaitisme n’est pas permis. La preuve qu’on peut faire avancer les choses : il n’y a qu’à le vouloir. Alors voulons ! Ne nous laissons pas faire, ne baissons pas les bras ! 2 500 buralistes mobilisés ont suffi pour faire reculer le Sénat, et des buralistes, en France, il y en a plus de 25 000. Voilà ce qu’on a obtenu avec 2 500 buralistes : imaginez ce qu’on pourrait obtenir avec dix fois plus… Forcément, cette annonce du Sénat n’a pas été du goût de tout le monde, et en premier lieu de Marisol Touraine, pour qui la pilule a bien du mal à passer : eh bien Madame la Ministre, j’aimerais vous dire – chacun son tour ! ça fait des mois que vous vous acharnez sur notre réseau, vous ne nous en voudrez pas de voir dans ce camouflet que vous a infligé le Sénat un juste retour de bâton ! Non, Marisol Touraine ne s’en remet pas, de cette décision du Sénat. Elle s’est donc empressée d’aller se plaindre de nos méthodes auprès des journalistes. Selon elle, ce n’est pas par des coups de force de ce genre qu’on obtient ce qu’on veut. Là encore, pardon Madame la Ministre, mais la preuve que si ! On a déversé quatre tonnes de carottes devant le siège de votre parti, le même jour on est allé manifester devant le Sénat et hop, comme par enchantement, le paquet neutre disparaît de la loi santé : j’ai donc bien l’impression qu’au contraire, c’est précisément par des coups de force de ce genre qu’on arrive enfin à se faire entendre ! Là dessus, Marisol Touraine a renchéri, expliquant aux caméras qu’elle faisait désormais de cette loi, et je cite, «  une affaire personnelle ». Si vous le voulez bien, je passe à la ligne pour vous laisser le temps de savourer l’énormité de cette déclaration de la part d’un ministre de la République… Une affaire personnelle ? Mais où vous croyez-vous, Madame la Ministre – au Far West ? Et pour qui vous prenez-vous pour prendre ainsi les Français en otage ? Et pendant qu’on y est, pour qui nous prenez-vous pour nous parler comme si nous étions des délinquants ? Faut-il vous rappeler que le monopole du tabac, ce n’est pas notre réseau qui l’a : c’est vous, c’est l’État. Nous, nous sommes vos préposés : nous travaillons pour vous et vous parlez de nous comme de l’ennemi à abattre ? Madame la Ministre, j’espère que vous avez pu partir en vacances vous aussi : je crois que vous avez besoin de vous reposer. D’autant que nous, nous sommes bien reposés et plus que jamais déterminés, en cette période de rentrée, à vous empêcher de détruire nos emplois. Voilà trois mois que je suis élu et avant de partir en vacances, l’équipe qui doit m’accompagner a été nommée, ainsi que les commissions de travail. La machine s’est donc remise en route dès le 1er septembre, et fort. Alors accrochez-vous, Madame la Ministre : prête ou pas, les buralistes arrivent !

Bernard Gasq