Edito

Un cadre clair

Le mois dernier, nous organisions, à la chambre syndicale, une journée de soutien pour les buralistes qui avaient subi des dégradations lors des émeutes de juillet, pour leur dire que nous étions à leurs côtés et leur prêter main-forte sur leurs dossiers de dédommagement. Avec cette journée, nous étions là où nous devions être, assurément, mais quelle tristesse de voir défiler, l’un après l’autre, ces collègues qui pour certains avaient tout perdu. Comment a-t-on pu en arriver là ? Et à la tristesse se mêlait alors un sentiment de colère légitime, un sentiment d’injustice face à ces personnes qui mettent leur fierté à bien faire leur travail, qui se lèvent tôt, qui servent la communauté – et qui se retrouvent les victimes collatérales d’émeutes qui ne les concernent pas.

De tout ce qui a mené à cette situation indigne, il y a un responsable, notamment, que je veux nommer, c’est le marché parallèle. Que nos commerces aient ainsi été pris pour cibles, c’est en fait le prolongement de la guerre que le marché parallèle mène contre notre réseau depuis des années. A ce titre, on ne peut que se réjouir du projet de loi voté en juillet dernier, qui doit donner plus de moyens aux douanes. La lutte contre les trafics de tabac y trouvera-t-elle un nouveau souffle ? C’est en tout cas ce qu’on espère, car l’urgence est là ! Il y a des lois, à l’État de les faire respecter.

Et ce que je dis là ne vaut d’ailleurs pas seulement pour le marché noir : trop souvent, sur nos marchés, nous nous retrouvons en concurrence avec des gens ou des réseaux qui ne jouent pas selon les mêmes règles ; le CBD en a longtemps été un exemple flagrant. Désormais, les flous sont à peu près levés et les buralistes peuvent se saisir pleinement de ce marché, sur lequel on reviendra dans notre dossier – mais que de temps perdu !

Car le but de notre travail syndical, c’est bien sûr de faire en sorte que les buralistes puissent se développer tout en suivant les règles. Mais cela implique que les règles n’entrent pas en contradiction avec cet objectif de développement.

Notre réseau a beaucoup à offrir : nos Trophées (pour lesquels les votes pour l’édition 2023 viennent d’ouvrir sur notre page Facebook) en sont la preuve. Mais à condition qu’on lui donne un cadre clair, réaliste, adapté.