Décembre 2023

N° 1420 - Décembre 2023

Buralistes Mag N°1420 - Décembre 2023

Edito

QUE L’ÉTAT NOUS PROTÈGE

Avant de commencer cet édito, je voudrais rendre hommage à Alain Declercq, buraliste à Villeneuve-Saint-Georges (94), grand défenseur de la profession, précurseur dans sa vision du commerce et un ami, qui nous a quitté brutalement le 24 novembre dernier, à l’âge de 65 ans. L’ensemble des élus de la Fédération des Buralistes IDF Oise Seine-Maritime se joint à moi pour présenter nos plus sincères condoléances et toutes nos pensées à sa femme, à ses enfants et à sa famille. Il va nous manquer à tous.

 

À présent parlons de notre grand rendez-vous annuel qui s’est tenu le mois dernier, moment convivial et néanmoins syndical, notre soirée des Trophées ! Au Moulin Rouge, 12 buralistes ont été récompensés, plus un jeune buraliste et un trophée d’honneur à un non-buraliste : 14 trophées en tout qui disent tout le dynamisme de notre réseau et de notre profession !
Cette soirée, en plus d’être un temps de détente et d’amitié, passée tous en-semble, est l’occasion d’échanger autour de notre métier – de ses perspec-tives et de ses inquiétudes. On y a notamment parlé de la vape, à laquelle on consacre notre dossier ce mois-ci, pour faire un point sur le marché. Mais on y a aussi parlé, notamment moi dans mon discours, de la marmite qui bout dans nos rangs. Du sentiment de ras-le-bol, après une période Covid difficile, des émeutes qui ont durement touché nombre d’entre nous, et un marché parallèle qui explose… Et j’ai posé très clairement la question : n’est-il pas temps, pour notre profession, d’imposer bruyamment ses revendications ? De descendre dans la rue, nous d’habitude si mesurés, pour faire entendre notre voix ? Est-ce qu’on n’en a pas marre – marre au-delà, justement, de toute mesure ?
Le marché parallèle, toujours lui, il en sera question dans ces pages, à travers le portrait de notre buraliste du mois, Étienne Mendy, installé au Val Fourré, à Mantes-la-Jolie, plaque tournante de la contrebande. Étienne Mendy se bouge pour lutter contre ce fléau et grâce à lui, les choses s’arrangent – un peu. Mais qu’est-ce que les buralistes peuvent faire, si l’État ne se mobilise pas fortement à leurs côtés ? Et cela alors même que de plus en plus d’élus se saisissent de ce sujet : je pense par exemple au maire de Bobigny, Abdel Sadi, qui s’est à nouveau mobilisé le mois dernier contre l’installation des vendeurs à la sauvette devant la gare de sa ville.
L’État ne peut pas nous laisser seuls au milieu du gué sur ces sujets, il doit nous protéger ! Sinon, à quoi bon un deuxième fonds de transformation ? Nous avons signé le mois dernier la convention régionale de partenariat avec la CCI d’Île-de-France pour l’utilisation de ce fonds – mais à quoi servira-t-il, si l’État n’empêche pas les réseaux mafieux de nous voler notre travail ? Il est temps qu’il se positionne une fois pour toutes : sera-t-il avec nous, ou laissera-t-il disparaître notre réseau ?

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