Edito

Préparer la contre-attaque

Notre profession traverse une période particulièrement difficile, c’est peu de le dire. Après les paquets génériques de Marisol Touraine il y a un peu plus d’un mois, Michèle Delaunay a fait passer à l’Assemblée une proposition visant à aligner la fiscalité des cigares et cigarillos sur celle des cigarettes. Les attaques se multiplient et nous encaissons les coups, tant bien que mal. Jusqu’à quand cela durera-t-il ? Difficile à dire… Pour faire le point, nous avons décidé ce mois-ci de consacrer notre dossier à l’évolution du marché du tabac. Sans surprise, le bilan n’est pas rose : les prix augmentent, les volumes baissent et de plus en plus de buralistes sont forcés de mettre la clé sous la porte. Et si l’Île-de-France est pour le moment relativement préservée, on aurait tort de se croire pour autant à l’abri… Ainsi, face à ces multiples attaques, il s’agit désormais de contre-attaquer : tel a été l’enjeu premier de notre Conseil d’administration du 2 octobre dernier, lors duquel ces questions, on l’imagine sans mal, ont fait l’objet de débats de fond. Cette contre-attaque se fera en plusieurs temps. D’abord en intensifiant notre action directement auprès des politiques, afin de faire entendre notre voix. Ensuite en lançant une vaste campagne de communication à destination du grand public pour expliquer ce que ces nouvelles mesures impliquent et les conséquences qu’elles auront, pour nous comme pour les consommateurs. Enfi n – et c’est presque le point le plus important – en continuant nos efforts, tous, au quotidien, dans nos commerces, pour protéger notre profession et aller vers toujours plus de diversifi cation. Certains d’entre nous l’ont déjà compris : aujourd’hui, la diversifi cation est la clé du succès. Dans ce numéro nous vous présenterons Catherine et Antoine, buralistes à Saint-Vaast-d’Equiqueville, en Seine-Maritime, et lauréats 2013 du Trophée des Buralistes « Proximité et services » : ils sont l’exemple même de la nécessité, pour notre profession, de se diversifi er. Chez eux, on trouve à peu près tout et résultat, leur commerce prospère… Prenons-en de la graine ! Diversifi ons-nous ! Osons aller, par exemple, vers la cigarette électronique : aujourd’hui, certains fabricants (Nhoss notamment, dont il sera question dans ces pages) ont choisi de n’être distribué que dans notre réseau – profi tons-en ! Oui, la diversifi cation est la clé de la réussite. Je repense au compte Nickel : il a rencontré dès son lancement un très vif succès, bien au-delà de ce qu’on pouvait imaginer. Le mois dernier, consécration : Anne Hidalgo elle-même s’est rendu au tabac Le Bercy pour ouvrir, en littéralement cinq minutes, un compte Nickel devant les journalistes ! Eh bien des projets comme celui-ci, des projets utiles qui renforcent notre position de commerce de proximité, il en existe des dizaines, j’en suis convaincu… A nous de les trouver, de repenser notre profession et de faire de nos bureaux de tabac ce qu’en réalité, ils n’ont jamais cessé d’être : le premier réseau social de France.

Gérard Bohélay