Edito

Réinventer notre métier

Les échanges de vœux pouvant se faire jusqu’au 31 janvier, le premier mois de l’année est généralement tout entier rythmé par cet exercice. Généralement, c’est une façon franchement sympathique de se retrouver en début d’année… Ainsi en était-il de notre traditionnel déjeuner des Douanes, qui a lieu cette année à la fin du mois de janvier. Le marché parallèle étant ce qu’il est, c’est-à-dire absolument florissant, il y avait comme une ombre au-dessus de la table, on s’en doute… Nous leur avons présenté nos vœux bien sûr, mais le cœur n’y était pas complètement. Il faut dire qu’avec la dernière augmentation des prix du tabac, le marché noir n’est pas près de se tarir. C’est pourquoi il nous a semblé bon, dans ce numéro, de revenir sur une question délicate : celle de la tolérance de revente. Délicate, parce qu’avec elle, le marché noir justement n’est jamais loin : nous voulions revenir sur cette tolérance pour poser exactement ses limites, qui, d’un point de vue légal en tous cas, sont extrêmement claires. Puis le mois de janvier a également vu notre président, Pascal Montredon, passer nous voir dans le cadre de son tour de France des fédérations, ce qui a permis aux élus de discuter avec lui de l’actualité – vaste sujet en ce moment ! Nous en avons donc profité pour lui faire remonter ce que nous-mêmes avons pu constater sur le terrain, que ce soit en tant que buralistes ou en tant qu’élus de la profession. Car c’est une des grandes missions d’une fédération, je crois, que d’être en mesure de connaître le ressenti de ses adhérents et c’est pour cette raison que chaque mois, je fais une tournée pour aller à votre rencontre, comme ce mois-ci dans le IXe arrondissement. Ces tournées, je les affectionne particulièrement, parce que je crois qu’elles sont le seul moyen efficace de se faire une idée claire de ce qui se passe dans notre réseau. C’est de ces tournées que naissent les idées, les projets, les perspectives. Et ce que j’y vois, c’est que notre réseau possède un potentiel incroyable : à nous de le révéler, en réinventant nos commerces. Mais réinventer nos commerces, révéler leur potentiel, c’est aussi mettre en avant tout ce qu’ils sont. Notre dossier de ce mois-ci, par exemple, insistera sur l’aspect citoyen des buralistes – ou comment, en vendant des timbres fiscaux, des timbres postes, en proposant des services, comme le compte Nickel qui fonctionne particulièrement bien, en s’associant à des opérations, comme le Don’actions 2014 qui est un succès : comment, par cette multitude d’initiatives, les buralistes se posent d’emblée comme de véritables acteurs de citoyenneté. C’est ma conviction depuis des années : dans la diversification bien comprise réside l’avenir de notre réseau.

Gérard Bohélay